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Interview Catherine Lamour #2

Catherine Lamour ayant déjà répondu à une interview « classique », elle va se prêter au jeu du portrait chinois. Merci à elle.

Si tu étais un style ou un genre littéraire ?

La littérature de l’imaginaire (SFFF), et surtout la fantasy. Depuis mon adolescence, ce sont les livres de science-fiction, de fantasy et de fantastique qui m’ont nourrie, éveillée et fait réfléchir. Ils m’apportent l’évasion dont j’ai besoin et une formidable ouverture sur tous les possibles.

Si tu étais un art ?

Le dessin et la peinture, en particulier l’aquarelle. Je pratique un peu (trop peu) et réalise moi-même les couvertures de mes livres. Quand j’étais enfant, j’ai un moment ambitionné de devenir illustratrice, et je dessinais tous les jours. Mais l’appel de l’écriture a été le plus fort !

Si tu étais un livre ?

Je serais une nouvelle : The Dandelion Girl (La fille aux cheveux d’or) de Robert Frankling Young. Un texte qui réunit poésie, amour romantique, voyage dans le temps et de magnifiques émotions. Je voudrais être capable de créer chez mes lecteurs et lectrices l’intensité émotionnelle que me procure cette nouvelle !

Si tu étais une émotion ?

L’amour ! Alors, je sais, une émotion ne dure pas, l’amour est donc un sentiment et non pas une émotion. Mais j’aime l’émotion amoureuse, elle me nourrit, j’ai besoin de la ressentir pour vivre et pour créer. C’est l’émotion amoureuse qui donne son intensité au sentiment amoureux, sinon il n’est qu’intellect. Et puis, c’est mon nom de famille ! Un nom auquel je tiens énormément !

Si tu étais un animal ?

Un cheval. Sans hésitation et depuis l’enfance. J’ai toujours aimé les chevaux et à l’adolescence je passais des heures à les dessiner. Je trouve que cet animal est extraordinaire ! Son intelligence, sa force, son élégance… Et en plus le Cheval est mon signe astrologique chinois !

Si tu étais un végétal ?

Un saule. J’aime ses branches flexibles qui, comme moi qui suis hypersensible et facilement mélancolique, oscillent souplement dans le vent. J’ai d’ailleurs découvert qu’en astrologie celtique le saule était mon arbre protecteur !

Si tu étais un sens ?

Quand j’écris, j’utilise beaucoup les cinq sens. Si un personnage arrive sur une plage, j’ai besoin de sentir le contact du sable sous ses pieds, d’entendre le bruit des vagues et les cris des oiseaux, de sentir l’odeur des algues et la saveur des embruns et de voir la couleur de la mer. Mes descriptions font appel à tous les sens, mais si je dois en choisir un pour me définir ce sera la vue. J’observe beaucoup, je note l’aspect d’un arbre, la forme d’un nuage, l’expression d’un visage, la luminosité d’une soirée… pour m’en resservir (ou pas) dans un écrit futur.

Merci Catherine. Nous allons finir par quelques questions concernant tes écrits découverts dans ce numéro :

 Tu as été sélectionnée pour ce 12e numéro avec ta nouvelle 13 bis rue des Acacias, peux-tu expliquer sa genèse ?

Lorsque j’étais enfant, comme Martha, le personnage de ma nouvelle, je passais devant un pavillon pour aller à l’école. Je voyais toujours des enfants y entrer et en sortir, mais jamais d’adultes. Alors, j’avais imaginé qu’ils vivaient seuls dans ce que j’appelais « la maison des enfants », que leurs parents étaient morts ou partis, et qu’ils cachaient soigneusement au reste du monde leur disparition mystérieuse. J’y ai repensé, en répondant à la première interview de L’Indé Panda sur l’époque où j’avais commencé à écrire, et cela m’a donné envie d’en faire une nouvelle.

Tu nous présentes ton roman Quatre années sur Énora 1, Le cycle d’Énora livre 1, peux-tu nous raconter ce qui t’a inspirée ?

J’ai commencé à écrire Quatre années sur Énora en 2014. La première scène est une réminiscence des films de mon adolescence : une jeune fille, habillée en homme, et un jeune homme qui se battent à l’épée ! À 10/11 ans, je trouvais cette situation très excitante ! Le point de départ du roman est donc la relation entre un prince et son éducatrice, une faée, c’est-à-dire une femme guerrière, dotée de pouvoirs parapsychiques, et appartenant à un ordre exclusivement féminin ayant des règles très strictes (interdisant par exemple toute relation amoureuse entre eux). Je voulais les faire évoluer, mûrir, vivre des aventures, transgresser les interdits… Cela m’intéressait aussi d’observer le fonctionnement d’un groupe uniquement féminin, l’éducation de leurs enfants, leurs relations aux hommes… et la remise en cause de ces règles !

Mais je me suis vite aperçue que cet univers de la planète Énora, que j’avais créé, était riche de beaucoup d’autres pistes à explorer, et ce qui devait, au départ, n’être qu’un roman est devenu une saga en six livres !

Les contes de mon enfance se terminaient par « Ils furent heureux et eurent beaucoup d’enfants ». Je demandais toujours « Et après ? ». Mon père répondait « Après, c’est la vie, c’est plus compliqué… ». Peut-être… Mais moi, j’avais envie d’explorer cet « après ». Et c’est passionnant !

Pour finir, peux-tu me parler de ton actualité ? Une sortie récente, un projet sur lequel tu travailles ?

J’ai participé, cette année, à un projet des éditions French Flowers. Les contes sans âge est un ouvrage collectif illustré, réalisé par une vingtaine de personnes de 10 à 73 ans. Il est sorti en octobre, comprend un de mes textes et s’adresse à tous les enfants de 7 à 107 ans. Les thèmes d’inspiration sont la confiance, ce qui nous lie à notre enfance, nos sens, notre place sur Terre parmi les animaux, les montagnes et les forêts, ainsi que dans le grand cycle de la vie… Une campagne Ulule a permis de financer une partie des frais d’impression. C’est un très beau livre, auquel je suis fière d’avoir contribué. La nouvelle que j’ai écrite fait partie de l’univers d’Énora et raconte l’enfance de l’une de ces faées dotées de pouvoirs parapsychologiques (qui plus tard – mais c’est une autre histoire – se révoltera contre les dirigeantes de l’ordre faé et sera la grand-mère d’un des personnages principaux du « Cycle d’Énora »). La dessinatrice qui a illustré ce conte a parfaitement su mettre en scène mon univers.

Après avoir, en 2022, tenté de participer à pas mal de salons, je me suis rendu compte que cela me demandait une énergie considérable, aux dépens de l’écriture. Je vais donc, en 2023, me limiter de ce côté-là, privilégier les petites manifestations locales et m’accorder plus de temps pour écrire ! J’ai plusieurs nouvelles en cours (fantasy, science-fiction et fantastique) avec le projet d’en faire un recueil, ainsi qu’un roman de fantasy sur le passé de la planète Énora. Mais il y a souvent conflit entre Catherine-auteure et Catherine-éditrice-comptable-vendeuse-chargée de com ! C’est toute la difficulté de l’autoédition…

Découvrez 13 bis rue des Acacias dans L’Indé Panda n°12.

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