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Interview

Interview G.E. Froideval

G. E. Froideval a accepté de répondre à nos questions. Merci à elle !

Tu as été sélectionnée pour ce onzième numéro avec ta nouvelle Carolina, peux-tu expliquer sa genèse ?

Merci beaucoup pour cette sélection qui me fait plaisir ! Alors, cette nouvelle avait été écrite pour répondre à un concours sur Scribay, sur la thématique « Grandeur et décadence ». J’ai été inspirée par l’histoire de ma grand-mère, qui était loin de l’image de la mamie adorable J. Elle était une bourgeoise hautaine et despotique, puis elle a souffert de l’Alzheimer et j’ai pu voir comment petit à petit celle qui avait tout eu, avait tout perdu. Il y a un proverbe en espagnol qui convient parfaitement : « Cría cuervos y te comerán los ojos » (élève des corbeaux, ils te crèveront les yeux). C’était une manière de faire la paix avec ce chapitre de mon histoire. J’ai voulu le raconter à ma façon, bien sûr : point de récit historique ni de témoignage, mais seulement des bribes des souvenirs marquants, qui donnent lieu à d’autres légendes. Après tout, la vie est un ensemble de petites choses, des petits cailloux qui viennent de partout et y mènent aussi.

Plus à l’aise dans un registre particulier ? De quoi aimes-tu parler dans tes histoires ?

J’ai publié un roman que je catalogue dans le thriller psychologique, mais à la fin c’est un roman contemporain, qui a sa part de noirceur et sa part de lumière. Je ne suis pas à l’aise avec les genres prédéfinis où l’on s’attend à suivre un canevas, un cahier de charges prédictible. J’aime parler de ce que j’aime : la musique et les musiciens, le Mexique et les tueurs à gages 

Quand et comment as-tu commencé à écrire ? Te rappelles-tu ta première histoire ?

Depuis toute petite ! J’avais commencé à dessiner des petites BD, mais j’étais limitée par ce que mes dessins ne pouvaient pas exprimer. J’ai la trace de ma première histoire dans mon journal d’adolescente. Une histoire de kidnapping d’un riche homme d’affaires où c’est sa femme qui le sauve. Girl power à fond ! Même si dans mon roman Le violoniste – Coup d’archet ça n’a pas l’air au premier abord, j’aime les personnages des femmes badass, surtout quand elles n’ont pas l’air de faire de mal à une mouche.

Ensuite, je me suis lâchée au collège et au lycée, où j’ai participé (avec succès !) à des concours avec ce qui commençait à se dessiner comme mon roman Le violoniste – Coup d’archet.

Quel est ton rythme d’écriture ?

Lent. J’aime prendre mon temps, bien cadrer tout dans ma tête avant de passer à l’écriture. En ce moment, je suis en pause. L’écriture consomme beaucoup de temps et de l’énergie que pour l’instant je souhaite consacrer à d’autres projets. Mais ça viendra !

Comment construis-tu ton travail ?

J’ai une idée principale, et comme une petite araignée, je tisse tout autour. J’imagine les personnages, leurs vies, leurs motivations, etc. Bref, j’avais fait cela d’instinct, puis j’ai vu que c’était dans les méthodes, ça me rassure. Pour Carolina, par exemple, ce n’était pas l’histoire de ma grand-mère en soi qui a été déterminante, mais la façon de la raconter. C’est là que la rengaine « ceci est une autre histoire » m’a fait un déclic. Pour Le violoniste – Coup d’archet, j’avais l’histoire, mais je n’avançais pas pendant des années, car il me manquait une pièce du puzzle. Finalement, un matin, j’ai pensé à sa relation avec son mentor et cela a tout débloqué. L’inspiration peut venir de partout.

Plutôt nouvelle ou roman ?

Roman, j’ai du mal à faire court et surtout une chute. J’ai l’impression qu’en France, on s’attend à ce qu’une nouvelle ait une chute surprenante. Alors que je suis plutôt à l’école latino-américaine (si cela existe…) Pour moi, une nouvelle reste une petite histoire, un récit, bref, pas de fin abracadabrantesque. C’est une histoire courte tout simplement.

Pourquoi être indépendante ?

Pourquoi pas ? Justement pour être libre. C’est du travail, mais il y a le plaisir de le faire pour quelque chose à laquelle on croit. Je suis ravie de mon expérience, voir vraiment tous les aspects de l’édition, connaître jusqu’aux types de papier et de finition, c’est génial !

Qu’est-ce qui te plaît le plus dans ce statut ?

 La liberté.

À l’inverse, qu’est-ce qui est le plus dur pour toi ?

La visibilité. On est moins visibles.

Quel type de lectrice es-tu ? 

Curieuse et exigeante. J’aime découvrir des plumes, des styles. J’aime la littérature générale et la littérature noire. Je suis moins à l’aise avec la fantaisie ou l’eau de rose.

Dans ce numéro 11 de L’Indé Panda, tu nous présentes ton roman Le violoniste – Coup d’archet, peux-tu me raconter ce qui t’a inspirée ?

Le violon !!! Les violonistes ont une classe immense et ils dégagent aussi du mystère. J’ai voulu mêler le séducteur et le prédateur, l’arrogant et le sensible. Bref, la musique m’a énormément inspirée. Et pas que le violon ! Mon héros s’appelle Franz, car à l’âge où d’autres avaient des posters de Leonardo Di Caprio dans leur chambre, moi je soupirais devant le portrait de Franz Liszt d’Henri Lehmann.

Pour finir, L’Indé Panda, c’est quoi pour toi ?

Un super condensé d’histoires de tous horizons et tous les genres pour découvrir et redécouvrir des auteurs.

Découvrez « Carolina » dans L’Indé Panda 11

Lisez Le violoniste – Coup d’archet sur :

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