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Interview Catherine Lamour

Catherine Lamour a accepté de répondre à nos questions. Merci à elle !

Tu as été sélectionnée pour ce onzième numéro avec ta nouvelle Le syndrome des abysses, peux-tu expliquer sa genèse ?

En mars 2020 donc en plein confinement, j’étais en train de terminer l’écriture de mon roman « À la recherche d’Arcania » qui se déroule en partie dans une région déserte et glacée d’une lointaine planète. La revue Gandahar, qui avait déjà publié précédemment deux de mes nouvelles, a lancé un appel à textes sur le thème des très grandes profondeurs océaniques. Le sujet m’a attirée et j’ai commencé à écrire, mais j’ai vite senti que dans ce contexte j’avais plus envie de récifs coralliens enchanteurs, de soleil et d’une fin heureuse que de froids et obscurs gouffres marins ! Cela a donné « Le syndrome des abysses » qui ne correspondait pas bien à l’AT de Gandahar et que j’ai retravaillé pour répondre à celui de l’Indé Panda.

Plus à l’aise dans un registre particulier ? De quoi aimes-tu parler dans tes histoires ?

Excepté mes poèmes dont certains ont été publiés, mes écrits se situent à la frange entre fantasy et science-fiction. J’adore inventer un univers de toutes pièces et étudier son fonctionnement ! C’est ce que je fais dans « Le cycle d’Énora » qui comporte six romans et dans « Les histoires d’Énora ». Ces textes se situent majoritairement sur la planète Énora où on trouve une civilisation de type médiéval, qui peut pourtant rappeler notre monde et ses problèmes : la condition féminine, les jeux de pouvoir, les maladies, les inégalités sociales, mais aussi les relations humaines et amoureuses. S’y ajoutent la présence d’un ordre de femmes-guerrières dotées de pouvoirs parapsychologiques, une quête des origines de la planète et les dangers politiques, économiques et écologiques liés au retour d’un empire galactique colonisateur.

Quand et comment as-tu commencé à écrire ? Te rappelles-tu ta première histoire ?

J’ai commencé très tôt ! Enfant j’adorais écrire à la plume, de préférence sur du papier un peu jauni et à la lueur d’une bougie !!! J’écrivais des petits textes, des bribes d’histoire… Tout était prétexte à imagination ! J’avais 12 ans quand un premier texte que j’avais écrit a été publié suite à un concours. Il s’agissait du récit de mes vacances à la montagne accompagné d’un dessin. Ensuite j’ai surtout écrit des poèmes et rédigé des textes pour des associations (articles pour les journaux, site internet, revue d’histoire et de généalogie…). Ce n’est qu’en 2014 que j’ai commencé à rédiger les histoires qui me trottaient dans la tête depuis tant d’années et décidé d’en faire quelque chose de cohérent. Au bout de deux ans j’avais noirci des milliers de pages !

Quel est ton rythme d’écriture ?

Aucune discipline ! J’écris n’importe où et n’importe quand, sur des petits carnets, des grandes feuilles ou à mon ordinateur… Dès que j’ai une idée, je la note. Je peux me lever la nuit pour écrire quelques chapitres. Je vis l’histoire de l’intérieur, je la laisse se dérouler librement (parfois dans le désordre le plus total) et ce n’est qu’ensuite que je la mets en ordre et en forme.

Comment construis-tu ton travail ?

La suite de mon travail est par contre construite de manière très rigoureuse : je fais des chronologies extrêmement précises (sur des siècles, des années ou des journées selon les besoins) à l’intérieur desquelles je prévois l’évolution des différents aspects de l’intrigue. J’établis des arbres généalogiques et j’ai des carnets répertoires où je note les noms des personnages, leurs dates de naissance et de décès, leur filiation… Je fais des fiches plus détaillées pour certains personnages. Je dessine également des plans des bâtiments (château, forteresse) où se déroule l’action de mes romans ainsi que des cartes à différentes échelles.

Et je relis et retravaille beaucoup mes textes. Actuellement j’ai les premiers jets de mes deux prochains romans qui attendent que je les reprenne…

Plutôt nouvelle ou roman ?

J’ai publié huit romans, une quinzaine de nouvelles et six poèmes, mais je me sens quand même plutôt roman !

Pourquoi être indépendante ?

J’ai démarré comme auteure indépendante début 2019, après la fermeture de L’ivre Book, la maison d’édition qui devait publier ma saga « Le cycle d’Énora ». Ayant souffert de cet évènement douloureux je ne voulais pas revivre ça. Et ayant vu les difficultés de beaucoup de petites ME ou de collègues dépendant(e)s d’une ME, j’ai décidé de franchir le pas.

Qu’est-ce qui te plaît le plus dans ce statut ?

La liberté ! Aucune maison d’édition n’aurait publié deux formats courts et cinq romans d’une même auteure en un an comme je l’ai fait en 2019 ! Par contre, l’autoédition est un travail considérable. 

À l’inverse, qu’est-ce qui est le plus dur pour toi ?

Ce qui me pèse le plus c’est le côté « administratif », le temps passé à faire autre chose qu’écrire ! Me bagarrer pour comprendre l’algorithme d’Amazon et choisir les bonnes rubriques et les bons mots-clés pour que mes livres soient bien référencés, passer du temps à les inscrire sur Dilicom ou sur telle ou telle nouvelle plateforme qui s’avère à l’arrivée ne m’apporter aucune vente… Remplir la déclaration Urssaf…

Quel type de lectrice es-tu ? 

À la fois boulimique et cyclothymique : en période d’écriture, je peux rester sans lire, mais le reste du temps il faut toujours que j’ai ma réserve de livres pour ne pas me retrouver en manque ! Je lis beaucoup de SF, de fantasy, de fantastique, de polars mais aussi des classiques et énormément de BD.

Dans ce numéro 11 de L’Indé Panda, tu nous présentes ton roman Au temps des seigneurs-guerriers, une histoire d’Énora, peux-tu me raconter ce qui t’a inspirée ?

Il s’agit d’une histoire que j’ai portée en moi pendant des années, en m’en racontant des bribes de temps en temps quand j’avais besoin d’évasion. Je me projetais alors dans une héroïne courageuse et indépendante. Cela a donné « Au temps des seigneurs-guerriers », un roman de fantasy dans lequel deux histoires s’entrecroisent à trente ans d’écart sur la lointaine planète Énora à une époque où elle est le théâtre de violents conflits entre chefs de guerre cherchant à agrandir leurs territoires. Dans ce monde rude, Kériane est une jeune femme au grand cœur, énergique et éprise de liberté, dans un univers où la seule alternative semble être la soumission aux seigneurs-guerriers ou l’isolement en communautés exclusivement féminines. Pourtant, en la personne de Casparo, de Dalibor et de Ludérick, elle va rencontrer des hommes qui eux aussi cherchent leur voie sans forcément se conformer aux modèles imposés par cette société guerrière. Un univers dépaysant, de l’action, de la poésie, de la sensibilité et de la sensualité et beaucoup d’émotions.

Citation tirée de la nouvelle Le syndrome des abysses de Catherine Lamour : "Tous les astronavigateurs savaient qu'à leur retour de l'espace, le monde tel qu'ils l'avaient connu n'existerait plus."

Peux-tu nous parler de ton actualité : une sortie récente, un projet sur lequel tu travailles ?

J’ai actuellement plusieurs projets : un roman qui se déroule lui aussi sur la planète Énora mais quelques années avant « Au temps des seigneurs-guerriers ». Il racontera la jeunesse d’une femme qui apparait dans « Les seigneurs-guerriers » et permettra de comprendre comment Anaïka en est venue à fonder l’ordre féminin faé de Radek en le dotant d’autant d’interdits par rapport aux hommes. Je travaille aussi sur une nouvelle se déroulant dans un passé encore plus lointain de la planète et sur un autre texte complètement différent même si un certain fantastique y apparait. Comme je l’ai dit précédemment je n’ai aucune discipline !!! En ce moment, avec la reprise des salons et l’approche des marchés de Noël, je me consacre surtout à la promotion et à la vente de mes livres déjà écrits et il me reste hélas peu de temps pour écrire.

Pour finir, L’Indé Panda, c’est quoi pour toi ?

L’Indé Panda est pour moi une découverte récente grâce à un post Facebook d’une bénévole de l’association. Par curiosité j’ai téléchargé les derniers numéros de la revue et j’ai été séduite par la qualité des textes publiés. J’ai aussi apprécié la possibilité que l’Indé Panda offre à des auteur(e)s indépendant(e)s de toucher des lecteurs  et lectrices potentiel(e)s et à ces dernier(e)s de découvrir des auteur(e)s ! C’est une belle preuve de la vitalité de la création littéraire !

Découvrez Le syndrome des abysses dans L’Indé Panda 11

Lisez Au temps des seigneurs-guerriers, une histoire d’Énora sur Amazon

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2 réponses sur « Interview Catherine Lamour »

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