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Interview Jeanne Sélène

Au tour de Jeanne Sélène de répondre à nos questions.
Merci à elle.

Tu as été sélectionnée pour ce second numéro avec ta nouvelle « S.O.S. », peux-tu expliquer sa genèse ?

J’assistais à une formation en neurologie au sujet de la plasticité cérébrale et le formateur nous a raconté une anecdote au sujet d’un patient. C’est ce qui m’a inspirée pour « S.O.S. ». J’ai ensuite imaginé le contexte et le personnage de la stagiaire en orthophonie pour donner plus de sens à l’histoire.

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Si vous l’aviez raté, l’avant-goût de cette nouvelle 😉

Plus à l’aise dans un registre particulier ? De quoi aimes-tu parler dans tes histoires ?

J’ai commencé à écrire grâce à l’imaginaire mais j’aime à peu près tous les styles. J’aime utiliser mes histoires pour parler des maux de l’humain : l’âgisme, le sexisme, le spécisme…
Je travaille aussi bien pour les adultes, avec parfois des histoires assez violentes, que pour les plus jeunes.

Quand et comment as-tu commencé à écrire ? Te rappelles-tu ta première histoire ?

J’ai commencé à écrire en CM2 grâce aux ateliers d’écriture animés par mon enseignant. Ma première histoire parlait d’un papillon prisonnier d’un roncier. Il devait s’en échapper pour porter un message et sauver son peuple.

Quel est ton rythme d’écriture ?

Il est très irrégulier, malheureusement ! J’ai une vie assez chargée qui me laisse peu de temps pour écrire. J’ai besoin de vraiment m’immerger dans mes univers lorsque je travaille. Si je n’ai que quelques minutes de libre, c’est pour moi insuffisant alors je privilégie ces moments pour tout ce qui gravite autour de l’écriture : la promotion, la paperasse, etc.
Par contre, lorsque je m’y mets, je peux passer une nuit blanche à bosser ou une journée entière en oubliant de boire et manger (et pourtant, mes placards savent combien je suis gourmande !).

Comment construis-tu ton travail ?

Je suis plutôt jardinière dans l’âme. C’est souvent d’une simple image mentale que part un nouveau projet. J’en écris la trame mais elle n’est qu’un vague guide car je me laisse beaucoup emmener par mes personnages. En revanche, je crée beaucoup de fiches pour mes personnages et mes mondes. J’accorde une grande importance à la cohérence et j’ai besoin de supports écrits pour ne pas faire d’impairs. J’ai, par exemple, des pages et des pages de cartes de mon monde d’Astheval avec les types de paysages, les climats, les frontières des pays, les régimes politiques, les cultures humaines présentes, etc.
En ce moment, je teste la méthode des flocons pour un roman jeunesse, je vais voir si j’adhère à cette technique ou non !

Plutôt nouvelle ou roman ?

J’aime les deux formats.
Je prends énormément de plaisir à écrire des micro-nouvelles. J’aime alors aller à l’essentiel, brosser des personnages vivants en quelques mots, créer un frisson (d’effroi ou d’émotion) en quelques lignes, entraîner le lecteur dans une chute parfois inattendue…
Mais j’aime aussi beaucoup construire un monde complexe et riche, prendre le temps de dérouler une histoire et d’approfondir les pensées des personnages.

Pourquoi être indépendante ?

Lorsque j’ai déterré « Balade avec les Astres » (un roman écrit entre mes 15 et 17 ans), j’ai beaucoup hésité entre l’envoyer à des maisons d’édition ou partir vers l’autoédition. J’ai commencé par l’adresser à deux maisons connues mais je me suis ravisée. J’ai alors contacté Sans Coquille pour faire corriger mon texte par une professionnelle et je me suis lancée dans l’aventure. Je me sentais plus à ma place en gardant le contrôle sur mon travail et en m’entourant des spécialistes que je voulais plutôt qu’en lâchant mon « bébé » entre les mains d’inconnus.

Qu’est-ce qui te plaît le plus dans ce statut ?

La liberté de choisir les personnes avec lesquelles je souhaite travailler, le contrôle que je garde sur mon travail ainsi que la rapidité de publication. Cela me permet également de naviguer plus aisément d’un style à un autre et d’aborder tous les sujets que je souhaite, comme par exemple avec mon album jeunesse sur le thème du véganisme.

À l’inverse, qu’est-ce qui est le plus dur pour toi ?

Comme pour beaucoup, ce qui est le plus difficile pour moi reste la promotion. Le statut d’indépendant est également très mal vu dans encore beaucoup de lieux. Cela peut être un frein pour participer à certains salons, pour mettre en place des séances de dédicaces dans certaines librairies… Je n’ai pas l’impression que la méfiance soit si grande avec les indépendants d’autres « arts ».

Quel type de lectrice es-tu ?

Je suis une boulimique de lecture depuis ma plus tendre enfance. Je n’ai même pas eu le courage d’attendre le CP pour commencer, trop long !
Je lis énormément (malgré des périodes de creux lorsque la vie carbure un peu trop) et dans beaucoup de styles même si j’ai une petite faiblesse pour l’imaginaire. J’aime aussi beaucoup les essais et les livres scientifiques.

Dans ce numéro 2 de L’Indé Panda, tu nous présentes ton roman « La Route des chiffonniers », peux-tu me raconter un peu ce qui t’a inspirée ?

Ce court roman est un récit initiatique, c’est la reconnexion à elle-même d’une femme en plein burn out. J’ai été beaucoup inspirée par mes lectures en développement personnel mais également par mon expérience des conséquences des violences éducatives ordinaires vécues par les enfants. Toutes ces « douces violences » qui font que l’on a beaucoup de mal à se construire avec soi-même. Il est fréquent qu’arrivé à un certain âge, ce château branlant finisse par s’écrouler. Je souhaitais proposer un livre positif : oui, il est possible de faire la paix avec son enfant intérieur !

Pour finir, L’Indé Panda, c’est quoi pour toi ?

Une sacrée aventure et une belle bande de copinautes ! Merci à toute l’équipe de bénévoles pour ce projet un peu fou mais tellement réussi !

 

Question bonus posée par notre lectrice, Hélène Culturall Blogueuse, sur notre page Facebook : « Si tu étais un panda célèbre, lequel serais-tu ? »

Sacrée question ! 😀
Si j’étais un panda célèbre, je serai probablement celui de cette vidéo, toujours prêt.e à aller voir ce que le monde a à offrir un peu plus loin…

 

Vous pouvez retrouver Jeanne sur son site.

“S.O.S.” est disponible dans L’Indé Panda n°2.

Découvrez “La Route des chiffonniers” sur Amazon.

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